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Clychau Dibon est la rencontre heureuse et inespérée entre la harpe celtique de la galloise Catrin Finch et la kora (la harpe africaine) du sénégalais Seckou Keita. Un conte de fées, de bardes et de bons esprits au service d’une quête de partage musical.
Réunir dans un même écrin, les sons mêlés de ces deux instruments si éloignés et si similaires est une idée qui a fait son chemin dans l’esprit de John Hollis, co-producteur du disque, depuis les années 80 lorsqu’il sillonnait l’Afrique mandingue en compagnie de Toumani Diabaté. Et certaines idées ont la vie dure ! Ce projet de rencontre, tel un écho du passé ressurgit lors de discussions entre John Hollis et Dilwyn Davis (Théâtre Mwldan de Cardigan, Pays de Galles) qui partageaient la même vision afro-celtique du mariage des cordes et qui deviendra l’autre co-producteur de l’album. Mais pour donner sens et corps à cette démarche il convenait de le faire avec les meilleurs représentants de chaque discipline.
Catrin Finch, « reine de la harpe », harpiste officielle du Prince de Galles d’un côté, Toumani Diabaté, génie malien des 21 cordes de l’autre. La rencontre est planifiée, répétitions, concerts. Malheureusement les évènements au Mali ont eu raison de la présence à temps de Toumani pour les répétitions. C’est Seckou Keita qui prit le relais et échangé avec Catrin sur le répertoire. Une vraie rencontre entre les deux artistes. Les concerts de Catrin et Toumani furent un triomphe et Seckou, invité sur scène par le duo affirma un charisme époustouflant, une élégante puissance de jeu ainsi qu’une humilité déconcertante entre ces deux monstres sacrés. Comme une évidence, en 2012, Catrin et Seckou décidèrent de consommer ensemble ce mariage de cordes et d’enregistrer cet album de feu.
Seckou Keita, naît en 1978 et grandit à Ziguinchor, capitale de la Casamance, au Sud du Sénégal. Il est élevé dans la maison des Cissokho, ses grands parents maternels, dans la pratique et la fabrication de tous les instruments traditionnels, kora, percussions diverses (seourouba, sabar, djembé). Famille de griots, les Cissokho sont des joueurs de kora. A l’âge de sept ans il construit sa première kora, à quatorze il apprend et restitue le répertoire mandingue. Egalement excellent percussionniste, il s’installe en Angleterre en 1998, base arrière de ses multiples tournées internationales. Catrin Finch quant à elle, sensiblement du même âge que Seckou, découvre la harpe à l’âge de 5 ans, quand elle assiste au concert d’une harpiste espagnole. Elle est subjuguée. Elle entame alors un cursus traditionnel et à 9 ans, elle a déjà terminé sa formation. Elle continuera de se perfectionner avec l’une des harpistes les plus renommées du pays, Elinor Bennett. A l’âge de 19 ans elle sera invitée à jouer à Buckingham Palace et deviendra entre 2000 et 2004 la harpiste officielle du palais. A ce titre elle ne cessera de voyager et de représenter son pays dans de multiples manifestations culturelles. Grâce à son statut et sa notoriété elle entend changer l’image qui est généralement celle de la harpe. Elle entend prouver à travers ce type de projet que la harpe n’est pas seulement un instrument médiéval très codifié mais également un incroyable vecteur d’émotions et de partage.
Deux artistes, deux cultures mais un héritage commun, celui des instruments à cordes au son de cristal, mais aussi deux pays imprégnés de cette tradition des bardes d’un côté, des griots de l’autre.
On y transmet les valeurs par le récit, l’oralité, la musique, la poésie. A l’écoute de l’album, on est estomaqués par cette alchimie, le résultat est saisissant, chaque titre, qu’il soit un traditionnel gallois ou une composition de Seckou est restitué comme s’ils les avaient toujours joués ensemble. Un album à mettre entre toutes les oreilles.
CLYCHAU DIBON
Clychau, en gaélique signifie la cloche, les Dibons sont des oiseaux présents notamment le long du fleuve Niger en Guinée. Ils vivent en couple pendant la journée et se séparent toutes les nuits pour retourner dans leur arbre respectif. Au petit matin, lorsqu’ils veulent se rejoindre, l’un chante et l’autre répond en volant vers lui. Ces appels ont été entendus par des chasseurs et restitués à l’aide de percussions. Ce rythme dibon accompagne généralement le retour des fermiers au village. Le dibon est aussi le nom donné à la deuxième corde de la kora.